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Josiane Willoqueaux : de la vie de maire à la vie de grand-mère
Par un mercredi après-midi d’avril, l’ancienne maire de Lys-lez-Lannoy s’est confiée à la lycéenne Léa Naerhuysen, le temps d’une rencontre, sur son quotidien depuis la fin de son mandat, voici trois ans. Celui d’une grand-mère épanouie et toujours généreuse envers les plus fragiles.
Sous l’oreille attentive de ses petits-enfants venus de Belgique pour quelques jours de vacances, Josiane Willoqueaux prend place à la table de la salle à manger. En toute simplicité, elle se prête à la conversation, souvent interrompue par le passage de ses nombreux amis. Yeux foncés sous ses lunettes carrées, cheveux blonds coupés court et tunique colorée, son visage s’anime souvent d’un grand sourire.
« Je n’aime pas trop vivre seule. Je suis toujours entourée d’amis et de famille. Ce qui compte, c’est avoir des points communs et d’aimer les partager. »
Aujourd’hui retraitée, l’ancienne maire de Lys-lez-Lannoy consacre désormais ses journées à des plaisirs simples : promenades dans les parcs, sorties au théâtre, lecture, concerts ou cinéma…. toujours en bonne compagnie. De son expérience politique, elle garde avant tout le souvenir de cette proximité avec les citoyens qu’elle continue à entretenir aujourd’hui, toujours active au sein du mouvement socialiste « Lys ensemble ».
Famille ouvrière
Issue d’une famille ouvrière, née à Roubaix dans le quartier populaire du Cul de Four « qui n’existe aujourd’hui presque plus », Josiane Willoqueaux n’était pas prédestinée à la politique. Premier emploi dès 14 ans dans un atelier de confection pour hommes, elle fait preuve de courage et évolue vers un poste de retoucheuse pour l’enseigne nordiste Camaïeu. En marge de sa vie professionnelle, elle rencontre une personne qui va changer sa vie : la sénatrice socialiste Dinah Derycke, qui offre l’opportunité d’intégrer son cabinet parlementaire, où elle découvre sa vocation : le contact humain et l’accompagnement des personnes en difficulté, notamment en situation de handicap.
Josiane Willoqueaux a toujours été attachée au Nord et à ses habitants. Depuis que sa petite ville de Lys-lez-Lannoy est passée à l’opposition, elle déplore une politique trop tournée vers les anciens, au détriment des jeunes.
« J’ai l’impression que la ville se rendort, elle a pourtant un énorme potentiel. Je n’apprécie pas cette manière d’exclure les personnes en difficultés et l’oubli de la jeunesse. »
Elle qui prenait le temps de s’occuper des citoyens, de parler avec eux, regrette le manque d’initiatives. A l’époque, le jumelage avec la ville de Lotte en Allemagne était plus vivant, les échanges culturels ne manquaient pas. Elle avait même mis en place un Conseil municipal des enfants. Désormais, leurs idées ne portent plus.
« Nordiste dans l’âme »
« La trahison, l’injustice sont les choses qui me mettent le plus en colère », confie Josiane, dont la principale raison d’être est d’améliorer le quotidien des gens, développer la solidarité et le vivre ensemble.
« Je suis Nordiste dans l’âme, il n’y a que quelques années qu’on ne ressent plus le Nord comme quelque chose de triste. Je me balade régulièrement dans la ville de Lille, que je trouve superbe, avec ses beffrois, la statue de la Déesse, je trouve que ça donne un bon aperçu des traditions et du caractère des gens du Nord. »
Le caractère chaleureux des gens du Nord, elle semble en avoir hérité, du moins si l’on en croit sa complice Micheline, de passage ce jour-là.
Amie fidèle
« Josiane est une amie fidèle. Elle a bon cœur, se soucie des autres. En cas de divergences d’opinions, on adore débattre sans pour autant que ça devienne conflictuel. « Les deux amies finissent toujours par se réconcilier, souvent autour d’un grand éclat de rire.
« On aime rire beaucoup, et de tout. On a le sens de la fête. On sort ensemble, on aime la culture.»
Entre deux sorties, Josiane prend enfin le temps de cultiver son jardin ainsi que quelques talents particuliers : « Elle sait chanter et faire de la musique en même temps ! » témoigne son amie Micheline. « Et sa cuisine… mmmhh…! » renchérit sa petite-fille… Aussitôt attrapée par Josiane : « Toi, tu ne penses qu’à manger ! »