Cimetière de Lille-Sud : mixité sociale et mémoire de quartier
Pour fêter le printemps, Lille en quartiers est allé se promener dans les quartiers populaires lillois. Le résultat, c’est une quinzaine de balades sonores qui nous emmène dans les coins où les vies de quartiers se révèlent, où l’intime se mêle au politique. Première balade ce lundi, avec le cimetière de Lille-Sud, où la variété des tombes illustre la diversité du coin.
« Cette tombe-là est un symbole de mixité sociale dans le quartier. Allez lire ce qui est écrit dessus ! »
Martine Lebecq pointe du doigt un petit monument en pierre posé par terre dans le cimetière de Lille Sud. Nous sommes plusieurs à nous balader ce mercredi matin, au début du printemps, pour une balade touristique. « Cette tombe-là », montrée par notre guide du jour, c’est là que Joséphine, une femme de ménage décédée, après trente ans de service, est enterrée. À côté de sa tombe, modeste, un mausolée bien plus extravagant, qui ressemble à une petite copie du monument anglais Stonehenge. Celle-ci appartient à la famille pour laquelle Joséphine a travaillé toute sa vie. Famille qui a souhaité être enterrée a côté de sa femme de ménage.
Les tombes des « indigents » et des gens du voyage sont simples, mais régulièrement décorées de fleurs
Riches et pauvres, Français et étrangers, chrétiens, juifs et musulmans, tous se mêlent dans le cimetière de Lille-Sud. Deuxième cimetière de Lille (l’autre étant le cimetière de l’Est) le cimetière de Lille Sud a une superficie de 33 hectares, explique Martine Lebecq, présidente de l’association « Les Amis du patrimoine de Lille-Sud ».
L’association a pour but de promouvoir une belle image de Lille-Sud car, selon elle, le quartier subit une mauvaise représentation dans les médias. L’une de leurs initiatives est d’entretenir le cimetière, un endroit ou tous Lillois sont réunis. Des centaines de tombes se trouvent sur le site. Des dirigeants de sociétés industrielles et des anciens hommes politiques y sont enterrés, dans des tombes élaborées, qui ressemblent souvent à de petites maisons ou des chapelles.
Les tombes des « indigents » et des gens du voyage sont plus simples, mais régulièrement décorées de fleurs. Il y a aussi celles des immigrés polonais, italiens et portugais mélangées avec celles des « Français de souche ». Toutes les religions y sont représentées, bien qu’il soit parfois mieux de les éloigner les unes des autres. « Par exemple on a séparé le carré musulman et le carré juif », explique Martine Lebecq. C’est également ici qu’est situé les seules tombes des militaires de la ville. Un rassemblement qui illustre à quel point ce lieu phare du quartier est un véritable symbole de la diversité dans la région.